Comprendre la sophrologie
La plupart des métiers ont leur grammaire. La sophrologie a aussi la sienne. Pour devenir sophrologue, maîtriser les termes et les concepts utilisés dans l’exercice de la sophrologie est inévitable. Mais si elle est utile au praticien, ce langage particulier n’a pas non plus pour but d’obscurcir inutilement la compréhension du sophroniseur, c’est-à-dire de l’étudiant ou du patient. « Ce qui est bien conçu doit pouvoir être clairement énoncé », dirait-on pour paraphraser Nicolas Boileau. C’est dans cette perspective que SMILE a imaginé ce modeste dictionnaire de la sophrologie caycédienne .
Dans ce premier opus lexicologique, nous discutons des principales notions pour identifier le vocabulaire de ce courant sophrologique particulier. Deuxièmement, nous discuterons des principales techniques pratiques et pratiques de la sophrologie selon Caycedo.
A voir aussi : Quelle est la portion idéale de moules par convive ?
Partie 2 : Comprendre la relaxation dynamique de Caycedo
Plan de l'article
Approche historique de la Sophrologie Caycédienne
La sophrologie ayant été inventée par Alfonso Caycedo, parler de « sophrologie caycédienne » est un peu comme vouloir monter ou descendre. L’expression se limite au pléonasme.
A lire aussi : L'importance cruciale de savoir convertir 10 ml en cl en laboratoire
Si d’autres courants ont émergé ces dernières années, nous devons revenir au tout début des années 60 pour comprendre les origines de la sophrologie. Son fondateur colombien a ensuite travaillé comme stagiaire dans un département de neuropsychiatrie madrilène. Il souhaite développer de nouvelles méthodes de soins visant à étudier « les changements dans la conscience humaine produits par différents processus pour son utilisation dans les pratiques cliniques et d’investigation ». Le terme qu’il imagine — sophrologie — trouve ses racines dans trois mots grecs : « sos » (sain, harmonieux), « phren » (esprit, conscience) et « logos » (étude, science).
Littéralement, la sophrologie serait donc l’étude de la conscience harmonieuse.
Il faudra presque une décennie pour développer la sophrologie que nous connaissons aujourd’hui et qui porte son nom.
Alfonso Caycedo s’intéresse principalement à l’hypnose comme alternative thérapeutique à l’électro-choc. Puis, avec la découverte des œuvres de Martin Heidegger et Edmund Husserl sur la phénoménologie, il a développé ses techniques.
Ce n’est plus tant l’action ou la connaissance du sophrologue qui prévaut, que la capacité de ce dernier à faciliter l’auto-expérimentation de son patient dans une posture de neutralité. Il ne s’agit plus de comprendre son corps à travers la connaissance ou la mémoire, mais d’ « être votre corps ».
Dans la seconde moitié des années 1960, Alfonso Caycedo enrichit encore son approche de la sophrologie. Il mélange différentes méthodes de relaxation occidentale avec pratiques de méditation orientale : yoga indien, bouddhisme tibétain, philosophie zen japonaise.
Cette « nouvelle science » que son auteur décrit comme « pédagogie de l’existence » va gagner au fil des ans ses titres de noblesse, trouvant des applications dans des domaines de plus en plus étendus : médical bien sûr, mais aussi social, prophylactique, sportif, pédagogique…
Alliance sophronique
L’ alliance sophronique se réfère à la relation singulière entre le sophrologue et le sophroniseur. Face aux règles régissant la relation hiérarchique entre un sergent et un troufion, le sophrologue est interprète.
Son rôle est d’établir avec son patient ou étudiant une relation de confiance mutuelle et d’échange, à partir de laquelle ce dernier pourra s’approprier et utiliser les méthodes et les processus sophroniques qui lui sont présentés. Cette suppose que le sophrologue intervient selon le principe de la réalité objective. Il devra s’oublier et oublier ce qu’il sait ou croit savoir pour que le sophroniseur puisse, par la méthode, comprendre le monde, son monde, ses situations, ses expériences… sans préjugés ni jugements, « comme si c’était la première fois ».
Axiologie
L’ axiologie peut être définie comme la science des valeurs humaines. Alfonso Caycedo a défini trois types de valeurs humaines qui peuvent être détectées lors de la pratique des 3 cycles de la méthode Alfonso Caycedo® (ou méthode Isocay®) : les valeurs fondamentales de l’homme, les valeurs radicales de l’homme et les valeurs existentielles de l’homme. Ces valeurs, qui selon Caycedo dorment parfois chez l’homme, peuvent être activées.
Conscience sophrologique
Il serait soyez audacieux de considérer ici, en quelques lignes courtes, une synthèse des courants philosophiques qui ont contribué à définir la conscience. Nous pourrions tout au plus reporter que le « cogito ergo sum » de Descartes était à la « conscience en sophrologie » ce que la roue est sans aucun doute pour l’automobile : une base nécessaire.
Et peut-être ajouterons-nous que la conscience, à la fois la condition et la promesse de la connaissance, de soi-même, du monde, de l’autre… s’apparente plus au processus kantien d’une activité que la sensibilité et la compréhension contribuent au dessin, que l’objet non qualifié Descartes parle de. Alors je pense que je suis », mais qui suis-je ?
Définir la conscience (consciences ?) en sophrologie exige un retour aux sources caïcédiennes, dont Edmond Husserl (1859-1938) fut sans aucun doute l’une des références les plus fructueuses.
Selon Husserl, « chaque conscience est consciente quelque chose. » La conscience n’est pas réflexive, ce n’est pas l’intériorité, elle n’est pas aussi enroulée sur elle-même. La conscience est un chemin vers autre chose, c’est un projet, une intentionnalité qui doit nous permettre de planifier et d’agir. Souvenirs, émotions, sensations… sont les éléments d’une expérience significative et précurseur de l’action future.
Le philosophe autrichien a alors défini un processus qui fait partie de la notion de conscience intentionnelle — phénoménologie — que Caycedo exploitera en sophrologie. Sur la base de l’étude des expériences, la phénoménologie tend à s’intéresser aux choses mêmes, à leur essence profonde et dépourvue d’ « éléments psychiques ou empiriques ».
Conscience ordinaire (ou naturelle)
Il décrit un niveau (et une qualité) de conscience partagé par la majorité des êtres humains sur Terre. Certains appelleront la conscience ordinaire une conscience neutre, dépourvue de rugosité, insignifiante existentielle. Ainsi défini, la conscience ordinaire ne serait pas sans évoquer certaines des œuvres de Kafka ou d’Orwell.
Conscience sophronique
« Graal sophrologique », la conscience sophronique peut être définie comme l’état de conscience idéal. Contrairement à la conscience ordinaire ou la conscience pathologique, l’état de conscience sophronique correspond à un moment d’harmonie complète, de bonheur intense, le plus souvent éphémère, et que la sophrologie vise à rendre vivace.
La pleine conscience (sophronisation)
En sophrologie, l’état de pleine conscience correspond au niveau de conscience soi-disant sophro-liminal (NSL) . Cet état, situé entre le sommeil et le réveil, est censé favoriser une plus grande acuité des expériences et des phénomènes appréhendés. En même temps pieu et méthode, la pleine conscience est enseignée à ESSA en spécialisation MBCT et a travaillé dans le cadre de Caycedo Dynamic Techniques de relaxation (RDC).
Intentionnalité
Inséparable du concept de conscience, l’intentionnalité telle que définie par Husserl postule que le terme…
… ne signifie rien d’autre que la particularité générale et tenure de la conscience d’être conscient de quelque chose.
Jean-Paul Sartre compléterait « la conscience d’être autre chose que soi-même ». En d’autres termes, la conscience intentionnelle pourrait être la capacité des yeux à voir absolument tout autour d’eux sans qu’ils puissent se voir eux-mêmes.
Dans son Fan de Conscience, Alfonso Caycedo reprendra les deux niveaux d’intentionnalité proposés par Husserl : la conscience ordinaire et la conscience transcendantale (qui correspond à la conscience sophronique de Caycedo).
Isocay© Méthode (Intégration caycédienne sophronique)
Protégée par la loi, la méthode Alfonso Caycedo (ou Isocay) est basée sur 3 techniques majeures développées par son inventeur :
- Technique de Relaxation Dynamique de Caycedo © (RDC), intégrant 3 cycles et 12 degrés,
- Technique de formation sophrologique caycédienne © (ESC), qui relie les exercices de RDC et ses applications,
- Technique de l’ Analyse Sophro Vivantielle Caycédienne © (SAVC), utilisée par le sophrologue à la fin de chaque exercice afin d’adapter la méthode aux besoins spécifiques du sophroniseur.
Phénoménologie
Il a été dit : la phénoménologie est l’un des principaux fondements de la sophrologie telle que conçue par Alfonso Caycedo. Mais qu’est-ce que la phénoménologie ?
Bien qu’il ait construit « sa » phénoménologie en empruntant ou en critiquant celles de ses illustres prédécesseurs (Descartes, Kant, Locke…), Edmond Husserl (1859-1938) a en effet développé une méthode originale de pensée, visant à étudier les expériences de la conscience « comme si elle était la première fois. Une pensée philosophique que les autres prendront après lui (Heidegger, Sartre, Merleau-Ponty, Binswanger…) et qui influencera également la méthode développée par Alfonso Caycedo.
La phénoménologie husserlienne préconise un retour aux sources de ce qui apparaît, tel qu’il apparaît. L’ensemble du défi de l’exercice est de décrire un phénomène de manière neutre, en essayant d’éliminer les idées préconçues, les préjugés, les opinions, les sentiments… Cet exercice porte le nom « épique » (qui se traduit par « suspension du jugement » en grec) ou même « réduction phénoménologique ». En sophrologie, ce « retour aux choses lui-même », cette observation sans jugement a le corps comme objet principal d’étude. Il peut être testé dans le contexte des Relaxations Dynamiques développées par le psychiatre colombien.
Description du phéno-
En sophrologie, la « description de ce qui apparaît » vient au moment du « dialogue post-phronique ». Le sophroniseur est invité à partager librement ses sentiments, oraux ou écrits, après une séance avec le sophrologue. Hospitality phénodescription phénoménologique est sans aucun doute l’étape la plus complexe et primordiale dans la relation entre le sophrologue et le sophroniseur.
Logos Terpnos
Emprunté à Platon, le « discours agréable » décrit autant ce que dit le sophrologue dans le contexte d’une session, comme la façon dont il est dit. Cette notion est essentielle dans la pratique de la sophrologie dans la mesure où elle fonde la qualité de l’Alliance sophronique.
Valence
Ce néologisme caycédien utilisé en psychologie nous permet d’évaluer la qualité des expériences vécues par les sophroniseurs en fonction de leur niveau de conscience. Les valences peuvent être positives, négatives, neutres (pas de sentiment) ou muet (en cas de structure latente, c’est à dire inconscient).
Vivance phronique
Vivre est un terme imaginé par Alfonso Caycedo et emprunté à la vivancia espagnole qui pourrait se traduire par la vitalité. En sophrologie, vivre est l’impact, l’effet émotionnel, et plus encore de l’intégration des expériences psychiques et physiques à l’origine de la conscience.
Lavie phronique s’apparente à une compilation de ces expériences, ces expériences analysées au niveau sophroliminal et qui peuvent être appréhendées dans le cadre du Cycle Fondamental de Méthode (Vie Phronique de Corporalité, Esprit, Rencontre Corps-Esprit et Totalisation). Récemment inspiré, la méthode Phronic Vivance est utilisée pour renforcer l’expérience corporelle en ce moment pour inspirer et augmenter les émotions positives au moment de l’expiration.
Auteur:Ericeymard